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xavier raufer - Page 22

  • Médias dominants et néogauchistes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à l'emprise du gauchisme culturel et sociétal sur les médias.

     

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    Médias dominants et néogauchistes

    La pensée radicale est de retour, proclame le passionnant ouvrage de Razmig Keucheyan, Hémisphère gauche (La Découverte). Et avec quelle virulence puisque sous les qualificatifs anodins de “pensée radicale” ou de “théorie critique” se cache ce même gauchisme qui, jadis, exalta le génocide maoïste (30 à 50 millions de morts) et théorisa le terrorisme sanglant des Brigades rouges, de la Fraction armée rouge, et autres Action directe.

    Une école de pensée désormais ultraminoritaire dans le monde politique, et surtout désavouée par les électeurs, comme en témoignent les travaux du géographe et sociologue Christophe Guilluy. S’exprimant en novembre 2009 à un colloque organisé par la Fondation Res Publica (“Nouvelle géographie sociale et cohésion nationale”), Guilluy avait parfaitement démontré comment la candidature du trotskiste Olivier Besancenot avait été “dédaignée par les milieux populaires, banlieues et milieux ouvriers”. Mais sa doctrine moribonde a tout de même réussi à infiltrer l’Université et les médias, où elle sévit, distillant son poison au coeur de notre société, relayée par la sphère journalistique et, sans qu’ils s’en rendent toujours compte, par les politiques eux-mêmes : dictature des minorités, sexuelles ou autres ; refus hystérique du réel criminel (assimilé à un ensemble de “faits divers”) ; rejet des sciences expérimentales (soupçonnées d’être de simples “constructions sociales”), etc.

    Sont-ils bien conscients, ces politiciens et ces journalistes, de ce que signifie l’abandon du social au profit du “sociétal” ? Parce qu’il n’a plus d’idées sur rien — surtout pas sur la sécurité —, l’hybride médiatico-politique, par ignorance ou cynisme, relaie dans sa pratique quotidienne une “théorie critique” dont il ânonne les slogans sans les comprendre ni bien voir où leur usage nous entraîne.

    Écoutez les principales radios et télévisions, lisez les grands quotidiens d’information : sans cesse, on y radote des mots-clés de la “théorie critique” : qu’on se plaigne d’être “stigmatisé” ou qu’on accuse l’autre de “stigmatisation”, l’énoncé du moindre fait réel (“Le soleil se lève à l’Est”) est contré par la phrase magique : “C’est un stéréotype.” Même négation du concept de crime organisé, dénoncé par les “penseurs radicaux” et leurs compères des médias comme une “construction sociale” quasi fasciste…

    Ignorance ou cynisme, avons-nous dit ? Donnons-en ici un exemple. En novembre dernier, sur LCP, est diffusé un documentaire sur “l’hygiène raciale” et “l’eugénisme à travers le XXe siècle”. Or dans le Monde (25 novembre 2012), qui fait état de l’émission, on trouve bien une dénonciation justifiée des affreuses pratiques du nazisme — mais pas un mot sur le fait qu’à l’époque l’eugénisme inspirait aussi bien le parti socialiste français (SFIO) que le IIIe Reich de Hitler.

    La gauche bobo, qui dénonce les “stéréotypes sexistes” ou les atteintes aux “droits sexuels et reproductifs”, a-t-elle seulement conscience de ce qu’on lisait à l’époque dans le quotidien du Parti socialiste, dont l’éditorialiste était Léon Blum ? Ceci, par exemple, dans le Populaire du 10 juillet 1934. Intitulé « Maladie et criminalité », l’article est signé du chroniqueur médical du Populaire, le Dr Weill-Raynal : « Les asymétries faciales, celles des oreilles, celles du crâne, sont très fréquentes chez les délinquants, ainsi que les malformations les plus diverses. Tous ces stigmates de dégénérescence sont proportionnellement plus répandus chez les récidivistes que chez ceux qui sont repris de justice la première fois… Pour les sujets de tares absolument incurables et ayant de grandes chances de se transmettre héréditairement, on doit envisager la privation du pouvoir de procréation. »

    Aujourd’hui la théorie du genre, hier l’eugénisme — telle est la gauche dite de gouvernement. Un jour, on flirte avec les Dr Mabuse du néodarwinisme, le lendemain, on s’enflamme pour les Précieuses ridicules du féminisme, compartiment dames seules. Naturellement, les idées sont libres et chacun, dans un État de droit, peut énoncer la théorie de son choix. Mais il y a problème quand les médias dominants nous infligent des théories extravagantes comme autant d’indiscutables vérités.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 28 octobre 2013)

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  • La négation du réel criminel est suicidaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la tentative de négation de la réalité criminelle de notre société par l'oligarchie politico-médiatique...

     

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    France : la négation du réel suicidaire est criminel

    La déferlante criminelle que nous prédisions clairement, depuis la fin 2012, est là. Prouvons-le en écoutant la société civile : personnels hospitaliers, pompiers, buralistes.

    • À Marseille, le professeur chargé des services d’urgence des hôpitaux déclare voici peu : « Nous sommes confrontés à un niveau de violence jamais atteint. » Sur tout le système hospitalier français, les « atteintes aux biens et aux personnes » ont doublé entre 2011 et 2012.

    • Chez les pompiers, les agressions physiques augmentent de 35 % de 2008 à 2012.

    • Buralistes : leur confédération recense 341 vols à main armée de janvier à juin 2013 (1,8 par jour) dont 43 à Marseille.

    Mais cette vague criminelle affecte-t-elle le monde entier ? Au moins, toute l’Union européenne ? Non : elle est une triste exception française car, partout dans le monde développé, la criminalité baisse fortement – parfois, elle s’écroule.

    • En Angleterre en 2012 : cambriolages, – 7 % ; crimes violents, – 6 % ; violences urbaines, – 17 %. Cela résulte-t-il d’un brutal matraquage répressif ? Non : entre 2010 et 2012, la police anglaise a perdu 14.186 fonctionnaires ; ses effectifs sont au plus bas depuis 2002. Or, le risque pour un Britannique d’être victime d’un crime est le plus faible depuis trente ans !

    • Aux États-Unis, les crimes violents ont diminué de 32 %, de 1990 à 2012. Mieux encore : dans les métropoles américaines, le recul des homicides, vols à main armée, agressions et autres délits est de 64 % !

    Même l’Estonie a réussi, depuis 1995, à faire baisser les vols à main armée, vols de véhicules, etc. de 60 %.

    Donc, l’échec français est bien français ; clairement dû au fait que l’attelage gouvernemental tire à hue et à dia, Mme Taubira vidant les prisons et la police tentant vainement ensuite de rattraper les criminels.

    Face à ce désastre, que veulent les Français ? Là aussi, les choses sont claires. Ils veulent :

    • Qu’on prenne la sécurité au sérieux : dans Le Journal du Dimanche du 29 septembre 2013, la sécurité caracole en tête des enjeux des futures élections municipales (30 %, ex æquo avec l’emploi), juste après la fiscalité (32 %).

    • Une justice plus sévère : Dans Le Figaro, sondage du 22 mars 2013, les Français demandent à 92 % une perpétuité réelle (sans libération conditionnelle) pour les crimes les plus graves ; 88 % des Français se disant « de gauche » ayant la même exigence.

    Cependant, les Français se fient-ils aux médias dominants pour les alerter et les informer, d’abord sur la sécurité ? Non ! Dans un sondage (Marianne, 15 mars 2013), les Français placent, en termes de confiance, les journalistes à la 27e place sur 33. Faire confiance aux journalistes ? Non : 60 % ; oui : 37 % seulement. Autre sondage (Le Point, 25 janvier 2013) : les médias font-ils mal leur travail ? Oui : 58 % ; ignorent-ils les vrais problèmes des Français ? Oui : 72 %.

    Pourtant, les médias dominants forment désormais une sorte « d’orchestre rose », voué à nier le réel criminel. De cela, un exemple caricatural. Durant l’été 2013, la radio France Info présente une série de Jacques Legros, intitulée « Les pousse-au-crime » et consacrée aux « criminels qui ont marqué nos sociétés ». Série bien sûr écoutée avec intérêt par le criminologue que je suis. Il n’empêche que, pour Legros et France Info, comment se prénomment nos criminels d’aujourd’hui ? Benoît… Bruno… Catherine… Charlène… Christine… Clément… Corinne… Estelle… Jason… Kevin… Pascal… Sylvie… Thierry. C’est tout ?

    Oui. Legros et France Info ignorent-ils que, dans la vraie vie, dans la rue et dans les tribunaux, les criminels se nomment rarement Christine ou Thierry ? Non, bien sûr. Force est donc de conclure au camouflage et au déni du réel.

    Cet exercice de conjuration du réel criminel s’opère au nom du « fait divers ». Toujours plus, la criminalité disparaît des médias dominants. Il n’y a plus que d’anodins « faits divers ». Récemment, Najat Vallaud-Belkacem dénonce la « tyrannie des faits divers ». Alain Duhamel, lui, fustige « l’hystérisation des faits divers ». Et dans Libération, Pierre Marcelle, qui est une sorte de Jiminy Cricket du monde bobo, vomit les « fait divers » à chaque éditorial.

    Pourtant, face à la brutale réalité criminelle, toutes ces entreprises d’édulcoration, de relativisation, ces finasseries et conjurations de la réalité sont vouées à l’échec, pour les trois excellentes raisons que voici :

    • Dans la vraie vie, hors de la médiasphère, les « faits divers » n’existent tout simplement pas. Il s’agit d’un pur classement journalistique, dans lequel on empile des infractions, contraventions, délits et crimes, seules catégories juridiques pertinentes dans un État de droit.

    • Dans une société, même dictatoriale, on ne dissimule pas la réalité criminelle à la population. Les gens savent. Ils se parlent. Même la défunte URSS et sa propagande, même la Chine post-communiste n’ont pu camoufler à leurs peuples les vastes trafics criminels s’opérant en leur sein. Et la Ve République de 2013 n’y arrivera pas non plus.

    • Enfin, et pire encore que tout, pour « l’orchestre rose », cette négation du réel criminel est suicidaire. Car ce n’est pas la première fois que la gauche l’entreprend. Vers l’an 2000, le déni y était identique. Le « sentiment d’insécurité », entendait-on alors, n’émanait que de beaufs avinés et réac. Une simple campagne de com’ apaiserait tout cela bientôt.

    Arriva la présidentielle d’avril 2002. M. Jospin fut candidat – on connaît la suite. « L’orchestre rose » de 2013 est-il conscient de ce précédent ? Ouvre-t-il parfois les yeux, comprend-il l’effet de son mépris appuyé pour les « faits divers », sur des Français pillés et inquiets ? Il ne le semble pas.

    Pour conclure, cette citation du grand théoricien marxiste Karl Kautsky (1854-1938), père fondateur de la social-démocratie allemande : « Quand une classe ou une société dégénère, ou qu’elle est trop violemment bousculée, elle rejette toujours la vérité. Elle n’use plus de son intelligence pour clairement établir ce qui est, mais cherche des arguments pour s’apaiser, se consoler et se tromper elle-même. » Qu’ajouter ?

    Xavier Raufer (Boulevard Voltaire, 7 octobre 2013)

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  • Vers le terrorisme de rue ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une tribune de Xavier Raufer, cueillir dans Valeurs actuelles et consacré à l’émergence d’une nouvelle forme de terreur visant à soumettre la population aux bandes criminelles...

     

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    Et maintenant, le terrorisme de rue

    Les crimes les plus médiatisés de l’été ne doivent pas dissimuler l’émergence d’une nouvelle forme de terreur visant à soumettre la population.

    Le 27 août, un dealer est arrêté dans la sinistre cité du Luth, à Gennevilliers (Hauts-de- Seine), avec du haschisch et 500 euros en espèces. Peu auparavant, l’homme a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal de Nanterre. Sorti libre de l’audience —Taubira régnant —, il a illico repris son travail ! Telle est notre justice, en proie à des idéologues ignorant tout des criminels (version optimiste) ou à des anarchistes rêvant au chaos (version réaliste).

    Tandis qu’en France s’amorce une explosion de la violence d’une ampleur inégalée, il n’est pas inutile de rappeler que le crime n’est pas une fatalité : ainsi, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Allemagne notamment, la criminalité ne cesse de reculer ! À New York, les homicides ont encore diminué de plus de 26 % sur les huit premiers mois de l’année 2013 par rapport la même période de 2012 ; ils sont au plus bas depuis cinquante ans.

    Une seule explication : la tolérance zéro. Soit l’exact contraire de ce que prônent Mme Taubira et ses gourous anarchistes. Résultat, la France subit un festival de braquages bas de gamme. Des commerces ciblés en série : une bijouterie du Havre braquée trois fois en six mois ; la bijoutière, dont le mari fut naguère poignardé à mort, est « gazée, étranglée, rouée de coups ». Quant aux braquages par explosif de distributeurs de billets, ils sont en forte augmentation en 2013 : + 73 %. À Corbeil-Essonnes, un restaurant proche de la cité coupe-gorge des Tarterêts est attaqué façon Far West : des braqueurs armés dépouillent les convives et raflent la caisse. Jadis paisible, la France rurale est pillée par des nomades criminalisés, tandis que d’intouchables ados de 14 ou 15 ans multiplient les exactions — parfois, les crimes.

    Mais ce n’est là, désormais, que de la routine criminelle. Le pire est que, dans un nombre croissant de cités hors contrôle, et sans que la presse dite d’“information” le relève, la violence mute doucement en un véritable terrorisme de rue, visant d’abord à épouvanter la population, et à la soumettre ensuite. Oh ! bien sûr ! nul chef d’orchestre secret, encore moins d’organisation, mais de jeunes barbares ayant flairé que tous les coups sont permis et que, plus on cogne fort, plus on peut dealer et voler tranquille.

    Exagération ? Fantasme ? Voyons quelques faits relevés cet été.

    — Policiers, gendarmes et pompiers lynchés, écrasés par des véhicules lancés sur eux (et même, à Marseille, une tentative de noyer, à la plage, des policiers secouristes). De 2007 à 2011, les agressions perpétrées contre les pompiers ont augmenté de 35 % : 1 210 en 2012, soit 3 par jour !

    — Des innocents égorgés pour un coup de Klaxon, un “mauvais regard”, un refus de cigarette ; ou pour avoir marché au mauvais moment dans une rue de Marseille. Une balle dans la tête pour un refus de priorité. D’autres sont mitraillés au kalachnikov pour une gifle.

    — Ajoutons-y l’hécatombe marseillaise et les voitures incendiées par centaines à Trappes et ailleurs ; des chiens d’attaque lâchés sur les passagers d’un train et un infirmier poignardé dans un service d’urgence de Marseille (“capitale européenne de la culture”…) par ceux qu’il soignait.

    Et la nouveauté de l’été : à Sevran (Seine-Saint-Denis), des dealers ont fait sauter à l’explosif un immeuble évacué !

    Vous avez aimé les dealers-terroristes ? Alors vous adorerez les racailles-Thénardier : lors du déraillement mortel de Brétigny (12 juillet), les victimes ensanglantées ont été dépouillées par des voyous et le Samu caillassé. Mais pour Mme Taubira et ses gourous, ce ne sont là que d’insignifiants “fait divers”, les concepts même de bandes ou de crime organisé étant par eux exorcisés comme de réactionnaires “constructions sociales”.

    Comme souvent, Philippe Muray avait raison. Peu avant sa mort, il voyait émerger de « petits terroristes des banlieues hallucinés, dealers ayatollesques et mafieux de toute sorte ». Les voici qui agissent sans entrave, sous l’oeil compatissant d’une justice qui ne voit en eux que des victimes, ce qui ne peut que paralyser et démoraliser les forces de l’ordre. Mais aussi désespérer la population. Pour l’heure, celle-ci gronde sourdement, exprimant dans les sondages son rejet massif de l’anarchie-Taubira. 2014 sera sportif…

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 23 septembre 2013)

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  • Quand la réalité rattrape les donneurs de leçons...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au clergé de la bien-pensance et à ses turpitudes...

     

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    Quand la réalité rattrape les donneurs de leçons...

    " Selon divers besoins, il est une science
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    Et de rectifier le mal de l’action
    Avec la pureté de notre intention "

    Molière, Le Tartuffe, acte IV, scène 5.

    Qu’un criminologue s’intéresse aux crimes et délits, quoi de plus normal ? Et mieux encore, aux infractions commises dans le champ du politique ? Car, bien sûr, la sécurité est surtout politique — là se situe même le pacte fondateur de l’État-nation, entre gouvernants et gouvernés. Souvenons-nous de la formule de Raymond Aron sur le rôle du souverain qui, aux origines de l’État-nation, doit d’abord rendre sa terre « respectée à l’extérieur, en paix à l’intérieur ».

    Or, considérons les gouvernants de la France d’aujourd’hui et le clergé — disons, plutôt, l’Inquisition — dont elle s’est dotée pour imposer sa propre morale à la population : on est frappé par leur proximité avec des affaires, soit sordides, soit criminelles.

    Les gouvernants, d’abord. Trois ministres, et non des moindres — Justice (!), Affaires étrangères et Santé —, ont des rejetons mis en cause ou condamnés pour des crapuleries parfois graves (vol à main armée, etc.). Des drames familiaux dont il est injuste d’accabler ces ministres, dit la presse aux ordres.

    Eh bien non, justement. Car ces ministres défendent, et vigoureusement, la théorie du genre et autres lubies sociétales libertaires, dont le fondement idéologique — cent fois martelé — est que la nature n’est rien, mais que tout tient à la culture et aux « constructions sociales », comme ils disent.

    Comment croire à la fois qu’à sa naissance, l’enfant est une pâte vierge, sans hérédité qui vaille — tout en lui relevant donc forcément d’une éducation dont les parents sont pleinement responsables — et s’exonérer ensuite du fait que cet enfant, par eux éduqué, a mal tourné ? En toute logique, les théories du genre impliquent forcément la responsabilité de l’éducateur, qui ne peut exciper d’un néfaste chromosome venu d’ailleurs, ou de loin.

    Passons au clergé. Il exerce surtout son emprise moralisatrice dans le domaine du racisme, notamment par le biais de l’association SOS Racisme. À propos du racisme, d’abord ceci. Comme jadis les maoïstes, les criminologues ont leur Petit Livre rouge : le Code pénal. Le racisme est une infraction visée par ce code : il n’y a pas à y revenir. Si, dans sa collective sagesse, le corps législatif a fait du racisme une infraction, ainsi soit-il.

    Ce qui pose problème, en revanche, c’est l’utilisation — chantage, disqualification — que des gauchistes grimés en humanistes font de cette infraction. Avant de commettre eux-mêmes, à l’abri de ce rôle moral, une kyrielle de délits. Voyons donc ce que font nos Tartuffes, éternels donneurs de leçons.

    D’abord les Tartuffes violents.

    En 2007, Me Francis Terquem, avocat de SOS Racisme et du MRAP, figure emblématique de la « gauche morale », est accusé par son épouse d’avoir « tenté de l’étrangler avec une laisse de chien ». Il avait été condamné en 2006 pour « escroquerie au jugement ».

    Lilian Thuram, dont l’AFP nous dit ce mois-ci qu’il dirige une fondation contre le racisme et qui, selon la plainte de son amie, l’aurait « agrippée par les cheveux, et poussée contre le réfrigérateur ». Pressions ? L’amie retire bientôt sa plainte et parle d’ « éléments sans gravité » et de « l’estime la plus profonde » qu’elle a pour son ex-compagnon. Rappel historique : déjà à Byzance, s’en prendre à une icône vous valait de sérieux ennuis…

    Ensuite les Tartuffes filous.

    Harlem Désir, « ex-icône antiraciste devenu bon soldat » comme le roucoule Les Échos (19/10/2012), condamné en décembre 1998 pour recel d’abus de biens sociaux – un emploi fictif alors même qu’il dirige SOS Racisme.

    Et Julien Dray, « rappelé à la loi » avec une considérable mansuétude par le procureur de Paris, pour un superbe festival de carabistouilles financières… frais non justifiés… transferts anormaux… encaissement de chèques et restitutions en espèces… flux financiers atypiques… chèques trafiqués… fausses factures… À faire pâlir de jalousie les plus habiles experts ès carambouilles.

    Et — le sort s’acharne — l’ex-secrétaire de M. Dray, Samira Z., mise en examen pour « vol avec arme », le braquage d’une bijouterie de Lorient commis avec son compagnon, braqueur et dealer de stupéfiants.

    Et Faouzi L, « conseiller à l’égalité et à la diversité » de M. François Hollande, poursuivi en décembre 2012 pour « faux et usage de faux ».

    Et Arezki D., autre idole antiraciste, visé puis condamné en septembre 2011 pour « escroquerie, corruption et trafic d’influence » – il vendait des inscriptions universitaires indues à des étudiants étrangers.

    Et l’humoriste, parrain de SOS Racisme, Jean-François D. condamné pour avoir traité de « sale nègre » un agent de sécurité.

    Et Patrick L, fondateur et président du Conseil représentatif des associations noires, poursuivi pour « blanchiment » et « abus de confiance », des mouvements de fonds bizarres avec le World Children’s Fund, objet en 2009 d’une information judiciaire pour « abus de confiance et escroquerie ».

    Arrêtons-nous là, nous lasserions le lecteur. Car, au fond, la méthode est ancienne. Molière, déjà, avec le Tartuffe. Complétons par deux experts de la noirceur de l’âme humaine, Céline et Philippe Muray.

    Céline (Mea culpa) : « Parler morale n’engage à rien ! Ça pose un homme, ça le dissimule. Tous les fumiers sont prédicants ! Plus ils sont vicelards, plus ils causent. »

    Philippe Muray (L’Empire du bien) : « Une seule déclaration philanthrope vous ouvre des paradis fiscaux plus vastes, encore mille fois plus inattaquables que les îles Caïmans ou Panama. »

    Xavier Raufer (Boulevard Voltaire, 21 septembre 2013)

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  • Tour d'horizon... (52)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Marianne, Jack Dion souligne le succès diplomatique majeur du président russe Vladimir Poutine...

    Poutine, l'homme qui les rend tous fous

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    - sur Boulevard Voltaire, Xavier Raufer revient sur la polémique entre Emmanuel Valls et Le Figaro à propos des chiffres de la délinquance...

     Crimes : les chiffres qu'on vous cache !

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  • Criminalité : la fin d'une idée reçue ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site du Nouvel Economiste et consacré à l'idée agitée par les tenants de la culture de l'excuse d'une ciminalité nécessairement liée à la misère sociale...


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    Criminalité : la fin d’une idée reçue

    Ce n’est pas la misère qui provoque le crime mais, à l’inverse, la richesse

    Voici peu encore, des élus socialistes de Marseille ont “expliqué” le désastre criminel local par l’inévitable – et fausse – “culture de l’excuse”. Il y a du crime à Marseille, ont-ils pleuré, du fait de la misère ! Faisons du social, créons des emplois et le crime s’évanouira. Or dans les décennies écoulées, partout et à chaque fois qu’on a voulu résorber le crime par le social, l’urbanisme et la création d’emplois, l’échec a été abyssal.

    Pourquoi ? Le simple bon sens suffit à comprendre : comment en effet corriger une catastrophique situation criminelle (à Marseille ou ailleurs) en y appliquant de nouvelles couches encore de la (désastreuse) politique de la ville, ou de la (calamiteuse) “protection judiciaire de la jeunesse”, ou enfin de (l’impuissante) politique de l’emploi ?

    Hors du monde des Shadoks, une telle pratique a un précédent réel : l’agriculture soviétique. Une planification aussi aveugle qu’absurde ravage le monde agricole de l’URSS ? Une planification plus tatillonne encore résoudra aisément le problème.

    En son temps M. Jospin voulut résorber la criminalité par l’emploi des jeunes ; il créa de fait des dizaines de milliers d’emplois (souvent fictifs, mais là n’est pas la question) – or simultanément, la criminalité a explosé ! “J’ai été naïf”, reconnut ensuite M. Jospin. Malgré tout cela, les socialistes – même hélas, certains élus UMP – radotent toujours sur le social, arme anticrime.

    Avant d’établir la fausseté de cette théorie, ce bref préalable. Les criminologues approuvent le social. Que leurs concitoyens jouissent d’un logis agréable et d’un emploi lucratif leur semble heureux. Mais par profession, ils savent que le social et l’emploi (en eux-mêmes positifs) sont hélas incapables de résorber la criminalité, si peu que ce soit. Prouvons-le.

    L’argument central des Diafoirus-sociologues et de la culture de l’excuse est que la misère sociale suscite le crime ; les présents criminels, modernes Jean Valjean, n’ayant que le choix de l’illicite pour ne pas mourir de faim.Poussons leur raisonnement : c’est donc là où la misère soudain explose que la vague criminelle sera la plus violente et la plus durable. Eh bien non, c’est même exactement l’inverse.

    Premier cas d’école, les Etats-Unis. Partie de Wall Street en 2007-2008, une crise financière, puis économique et enfin sociale, ravage l’Amérique au point que de renommés économistes comparent cette crise, pire que celle de 1929-1930, à l’effondrement de la Russie en 1990-2000 (fin de l’ère soviétique). Dans les années 2007-2011, on constate même chez les Blancs pauvres américains (non diplômés) une nette contraction de l’espérance de vie !

    • Classes moyennes – revenu moyen retombé en 2011 au niveau de 1996 (moins 8 % depuis 2007). Richesse moyenne d’un ménage en 2007 : 126 000 dollars ; en 2010 : 77 300 dollars.

    • Pauvres – misère record : 12 % de la population américaine en 2000, 15 % en 2011. 46 millions de pauvres en 2011 (moins de 22 160 dollars par an par famille de 4, dont 2 enfants mineurs). En 2011, 18 % des Américains manquent parfois d’argent pour manger au quotidien.

    Ainsi donc, prédisent les Diafoirus-sociologues et leurs séides journalistes (qu’ils ne démentent pas, nous avons des archives…), la criminalité va exploser.
    Eh bien non – même, elle s’effondre, pendant cinq ans d’affilée. Dans nombre de grandes métropoles américaines, les crimes violents tombent sous les chiffres de 1964 (année où l’“Uniform Crime report” fédéral s’installe sous sa forme présente). Même – lisez bien – l’homicide sort en 2012 de la liste des 15 motifs principaux de décès aux Etats-Unis ! (statistique de santé publique tenue depuis 1965).

    Coupe-gorge voici 50 ans, New York est aujourd’hui apaisée et sûre, moins d’homicides en 2012 qu’en 1978. Normal, rétorque Diafoirus-sociologue, du fait du tout-carcéral. Autre cliché faux ! En 2011, à New York (là où la criminalité baisse le plus), on compte 1/3 d’incarcérés de moins qu’en 2000.
    Bon, insiste Diafoirus, va pour l’Amérique ! Mais en Europe…

    Encore raté. Au Royaume-Uni, où la crise financière a été la plus violente en Europe, la criminalité baisse elle aussi – et fort. Criminalité générale en 2012 : moins 8 % ; homicides moins 12 %, au niveau de 1978 ! Au Pays de Galles, la criminalité est au plus bas depuis 30 ans. Et une consommation d’alcool et de stupéfiants en nette baisse chez les adolescents.

    Mais alors, quel est donc le lien entre misère et crime ? Y en a-t-il seulement un ? Oui ce lien existe, mais c’est l’exact inverse de celui seriné par la culture de l’excuse. Ce n’est pas la misère qui provoque le crime, mais à l’inverse, la richesse. Dans une société d’abondance, ou de plus, tout bien matériel désirable se miniaturise, plus la richesse s’accroît et s’affiche et plus il y a de biens à voler. Plus de gens travaillent et plus ils possèdent de smartphones, plus il y a d’appartements vides, de gamins non surveillés, de cités-dortoirs délaissées de l’aube au crépuscule. Tout cela constituant un véritable paradis pour prédateurs, violents ou non.

    Cela aussi se prouve. Retournons aux Etats-Unis. La crise commence à se résorber en 2012 ? Immédiatement, la criminalité prédatrice repart à la hausse (UCR/FBI, 1er semestre 2012). Vols à main armée : + 2 % ; vols avec violence : + 2,3 %; vols simples : + 1,9 %. Pareil en Grande-Bretagne, pour la délinquance d’opportunité.
    Reste bien sûr une parallèle montée de la cybercriminalité. Mais celle-ci n’inquiète, ni n’affecte, la population comme le crime violent. Et n’implique pas les mêmes malfaiteurs. Elle constitue donc un sujet d’étude en soi.

    Le cybercrime est-il un problème grave ? Rien de certain à présent car notre inusable boussole-qui-montre-le-sud ne s’est pas encore clairement prononcée. Ainsi, attendons que les Diafoirus-sociologues nous affirment, comme ils le font d’habitude, que le cybercrime est une illusoire “construction sociale” inventée par des politiciens fascistes. Dès lors, nous saurons infailliblement que le péril est sérieux…

    Xavier Raufer (Le Nouvel Economiste, 25 juin 2013)

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